Pourquoi nos enfants vont faire des crises à Noël?
Scène de la vie courante : c'est Noël, tout le monde est censé être heureux, joyeux (enfin ça c'est la théorie...). La bûche vient de sortir de table et là, la crise éclate: "Mon cadeau est vraiment trop nul, je voulais un autre!" et votre petite tête blonde se transforme en petite créature hurlante, sous le regard accusateur de belle-maman ou oncle Paul qui trouve que quand même, de son temps, les enfants savaient se tenir.
Et là, vous êtes choqué. Noël, votre enfant l'attendait depuis si longtemps. Tout le monde était de bonne humeur. Ce cadeau, il en avait encore parlé la semaine passée. Que s'est-il passé? Et surtout, comment éviter ce scénario?
Voir ma formation Gérer les crises de mon enfant avec calme et bienveillanceLes stresseurs
Dans l'approche Filliozat, on se dit toujours: quand un comportement nous pose problème, nous interroge, quel est le besoin qui se cache derrière ? Pour nous aider, il est toujours bon de changer de lunettes. Faisons le tour de ce qui se passe du côté de l'enfant.
- La sur-stimulation: les lumières brillent, il y a de la musique, du bruit. Vous aussi vous avez peut-être dans la famille ce jeu musical qui fait une musique de Noël de mauvaise qualité et/ou des lumières quand on pousse sur un bouton : évidemment les enfants adorent. Parfois, de l'écran (un "film de Noël") ou les tablettes. Des odeurs, des goûts riches. Tous les sens sont en éveils, l'enfant est tourné vers le monde extérieur. Il peut avoir des difficultés à évaluer ses propres besoins (boire un verre d'eau, aller aux toilettes...).
- L'alimentation: sucre, gluten, additifs, softs, jus... ont un impact sur le comportement des enfants. Souvent au menu à Noël, il y a des apéritifs, des boissons sucrées, la composition n'est pas toujours idéale (allez, c'est la fête on ne fait pas ça tous les jours). Le terrain est donc déjà propice à la crise. Les enfants arrivent bien souvent le ventre vide, se ruent sur l'apéro, ne mangent rien au repas "pour se garder pour le dessert"... vous voyez le genre? D'ailleurs, on les comprend, pourquoi se priver?
- Le manque de mouvement: souvent, nos repas de Noël sont très statiques. Hors, nos enfants ont besoin de bouger, prendre l'air (nous aussi d'ailleurs, mais on est mieux conditionnés). Etre restreint dans son mouvement pendant l'apéro et le repas est déjà un exploit!
- La fatigue: les repas sont longs, certains se finissent tard. Les plus jeunes n'ont peut-être pas pu faire leur sieste. La fatigue, c'est un stress: souvenez-vous après vos nuits interrompues de jeunes parents : vous n'étiez certainement pas au top de vos talents de diplomate.
- Les préparatifs: il faut finir les cadeaux, "vite vite on est en retard", prendre la voiture, attention aux embouteillages. Si vous recevez, c'est encore pire : il faut préparer le repas, la table... bref, en tant que parent nous n'avons souvent pas beaucoup de temps à consacrer à nos enfants ce jour là. Du coup, ils démarrent la soirée en "manque".
- L'attachement: papa et maman ne sont pas aussi disponibles qu'ils voudraient. Ils sont toujours en train de parler à d'autres adultes. Les enfants ne se sentent pas nécessairement écoutés dans leur 1001 aventures de Noël et cela peut les frustrer. "Attends, je finis ma conversation avec tante Jeannine".
- Des relations inhabituelles: Oncle Paul, encore lui: les enfants ne l'aiment pas trop et pourtant il persiste à vouloir leur expliquer ce qu'ils doivent faire. Et leur cousin qu'ils n'ont pas vu depuis un an et qui ont plein de nouveaux jeux.
- La résistance à la contrainte/frustration : Mais si tu vas t’asseoir à côté de grand-maman. Mais non ce n'est pas l'heure d'ouvrir les cadeaux...
A tous ces stresseurs généraux s'ajoutent les particularités de votre enfant: son mode sensoriel, ses vacances, ses sensibilités, etc.
Que faire?
"Il vaut mieux prévenir que guérir". Quels sont les stresseurs qui affectent le plus votre enfant et ce que vous pouvez faire concrètement tout en gardant l'esprit de fête. Si c'est l'alimentation, peut-être est il possible de manger une petite collation saine avant de démarrer la soirée? (Miam, des carottes crues!). Si c'est le bruit, demander de ne pas mettre la musique en boucle. Mettez dans la balance les compromis sur votre image du Noël et le fait qu'un enfant en crise ce n'est festif pour personne.
Le matin, ou le jour avant si ce n'est pas possible, passez du temps avec vos enfants, des moments de qualité. N'hésitez pas à revisiter mon article sur Le temps dédié.
Et surtout, lâcher prise. Accueillir. Si une crise se produit, écoutez votre enfant. Rappelez vous qu'il est sous stress (vous aussi, fort probablement!). Il n'est donc pas responsable, ne le prenez pas personnellement. Accompagnez le grâce à votre présence, votre calme, sans (trop ;-) ) juger. Si c'est nécessaire, mettez-vous à part. Cela peut aider à diminuer des stresseurs pour votre enfant (bruit...) et vous (le regard des autres...).
Plus facile à écrire qu'à faire
Ce n'est jamais facile de devoir "gérer" des crises à ce moment là, dans ce contexte. Même avec la meilleure volonté du monde, une bonne organisation, il y a toujours des imprévus, le facteur humain, les autres... bref, les aléas de la vie de parent.
Au delà de ces principes généraux, nous avons souvent nos problématiques spécifiques, nos blocages... c'est pour cela que je suis devenue coach parental pour accompagner les parents sur le chemin d'une parentalité positive.
Et si jamais la crise s'est produite et que vous vous avez fait la votre (en gros, vous avez hurlé sur votre enfant), pourquoi pas le lendemain faire une "autre" fête de Noël dans un esprit plus calme, en passant du temps de qualité et en se disant plein des chaudoudoux.
Et d'ailleurs, je vous prépare pour Noël un cadeau pour ceux qui sont inscrits à ma newsletter. Alors si ce n'est pas encore le cas, inscrivez-vous maintenant! Vous y retrouverez déjà mon Quizz de Noël bienveillant.
De bonnes fêtes à tous!
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Commentaires
Maman Chamboule Tout 17/12/2019 12:24 (Il y a 5 années)
Merci pour tes conseils ! Au final, j’ai l’impression que Noel ce n’est pas si fun que ça pour les enfants. Bien entendu il y a les cadeaux, mais bien souvent personne pour les monter ou y jouer avec eux. Je rêverais de fêter Noël juste nous 4 (mais la famille ne comprendrait pas). En tout cas, en cas de crise je penserais à toi !
Charlotte - Enfance Joyeuse 17/12/2019 10:32 (Il y a 5 années)
Merci beaucoup pour cet article très bien écrit !
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