Pourquoi la nature fait tant de bien à nos enfants?
Votre enfant vous irrite, il manque de confiance en lui. Il a du mal dans ses interactions avec les autres enfants, du mal à se concentrer, il est impulsif,... Et s’il était en manque de nature?
Dans mon approche de coach parental, le comportement de notre enfant révèle un besoin qui n’est pas rempli. Lors de nos rendez-vous de coaching, nous regardons ce qui fait que notre enfant a ce comportement qui nous énerve, nous irrite,... Et parmi les raisons que nous explorons, il y a le manque de contact avec la nature, le manque de jeux libres, le manque d’activité physique. Et les 3 peuvent être imbriqués...
Peut-être êtes-vous surpris par cela. Ou même cela vous semble du “bon sens”. Mais est-ce que c’est “sérieux”? La réponse est OUI. Les avancées dans les neurosciences mettent en évidence de manière très claire les nombreux effets du manque de nature et donc des bienfaits de celle-ci sur nous.
A la fin de cet article, je vous partage des outils pour mettre votre enfant plus en contact avec la nature.
Quels sont les effets de la nature sur le cerveau de nos enfants?
Au contact de la nature, le cerveau des enfants “pousse” mieux. Des études ont pu montrer un impact sur:
- Les capacités de mémoire;
- La régulation émotionnelle;
- La concentration: Les enfants exposés régulièrement ont moins de trouble de l’attention et une meilleure concentration;
- Les compétences cognitives des écoliers. Et notamment la mémoire de travail. Or cette mémoire joue un rôle fondamental dans les apprentissages. Elle est associée à l’acquisition de compétences cognitives complexes comme la compréhension du langage, l’écriture, le calcul,...
- Les enfants entourés de verdure présentent un volume plus important de la matière grise au niveau du cortex préfrontal et de l’aire prémotrice gauche. Davantage de matière blanche au niveau du cervelet. Ces modifications dans le cerveau expliquent une meilleure concentration et mémoire de travail.
- Les compétences visuo-spatiales: Lorsque l’on demande de faire des exercices dans la nature, ceux-ci demandent globalement moins d’effort cognitif (ce qui est plutôt surprenant, j'aurais juré l'inverse). Et les résultats sont meilleurs pour ce qui est des exercices visuo-spatiaux, une composante du travail impliquée dans le traitement de l’information relative à notre environnement physique et à notre positionnement dans l’espace. Ces compétences permettent aussi de trier les informations secondaires et favorisent donc les apprentissages et la concentration en classe, notamment.
- Les troubles mentaux: le risque de contracter une maladie mentale est 55% (!) supérieure chez ceux qui ont été les moins exposés à un environnement naturel dans leurs 10 premières années. Moi, ça me fait froid dans le dos! Et en effet, régulièrement des études pointent que dans les milieux urbains, il y a plus de dépressions, de troubles anxieux, de schizophrénie.
- La régulation du stress : Deux parties du cerveau clés dans les mécanismes du stress sont moins bien connectées chez les personnes ayant vécu en agglomération. Bref, le circuit de régulation du stress est moins efficace. Et bien entendu, c’est également une piste pour tous les parents que j’accompagne. Certains parents me disent qu’eux-mêmes ont du mal à réguler leur stress.
- Au-delà de ces impacts non négligeables, il y a aussi d’autres comme le fait de respirer un air moins pollué et de vivre dans un environnement moins bruyant : passer du temps dans un espace qui incite aux jeux et à l’activité physique … Des facteurs qui génèrent des émotions positives ce qui permet d’améliorer l’état psychologique et par là même le développement cognitif. Mais n’oublions pas aussi tous les bienfaits de l’activité physique tout court.
- Et puis, sans surprises, les enfants qui sont plus en contact avec la nature ont envie de manière forte et spontanée d’interagir avec cette nature, ce qui augmente leur sensibilité à l'environnement. Cela pourrait donc aussi être un moyen de former une génération désireuse de prendre soin de la nature.
Qu'est-ce qui fait que vivre loin de la nature n'est pas une bonne chose pour nous?
Nous avons été façonnés par l’évolution pour vivre en contact avec la nature. Le monde qui nous entoure évolue bien trop vite par rapport à notre rythme naturel.
Cela me fait penser à mes réflexions sur le maternage proximal. Vivre en contact rapproché avec notre enfant, en l'allaitant, en pratiquant le cododo, en prenant soin de lui-même la nuit... est ce qui a été prévu par la nature. Nous pouvons vouloir faire autrement, car dans notre culture on ne porte pas (enfin, ça change), parce qu'on allaite pas, parce que les bébés doivent faire leur nuit, dormir seuls... mais notre bébé n'a pas été fait pour ce monde-là. Et ce décalage est source de beaucoup d'ennuis pour nous parents, et forcément, nos enfants et nos relations.
Comment rapprocher mon enfant de la nature?
Mettre la nature dans la maison: planter des plantes, semer des graines, arroser les fleurs, voir et prendre soin d’un animal,... Si vous êtes comme moi et avez besoin d'apprendre, je vous recommande cette chaîne YouTube où le gars arrive à me passionner sur "comment cultiver une courgette" et tant d'autres choses.
Observer, sentir, écouter et goûter la nature: Apprenez-lui à le faire, apprenez avec lui. Demandez lui du silence pour écouter et essayer de reconnaître le chant d’un oiseau, observer un lièvre courir dans un champ, faites lui sentir les odeurs des plantes. En frottant de la menthe, de l'origan... ou une simple herbe et notez. Apprenez-lui celles que vous connaissez, cherchez à découvrir et celles que vous ne connaissez pas…
Transportez ses loisirs en plein air: emmenez le lire ou jouer dans un parc, dans le jardin, faire du vélo en plein air, en forêt
Enrichissez et valoriser ses connaissances: lui acheter un livre sur la faune et la flore. Un guide pour qu’il identifie et note ce qu’il a rencontré, de mettre des photos. Lui apprendre à reconnaître les constellations dans le ciel.
Faites de la nature un terrain d’aventure: Proposez-lui un camping dans le jardin, une promenade sous la pleine lune, un jeu de piste, l’observation d’un terrier. Faire des ballades pieds nus. Soulever une grosse pierre pour observer la vie en dessous et la reposer. Encouragez à collectionner les pierres, les coquillages.
Instaurez une journée nature pour mener des activités dédiées et s'y tenir même si le temps est mauvais.
Racontez nos souvenirs de la nature, les plus étonnants, les plus marquants,...
Cultiver son engagement: suggérez lui de proposer des services pour aider à nettoyer un espace vert public ou une plage, voire de donner un peu de son temps à une association de protection de la nature.
Les règles de sécurité: lui apprendre à nager, à s’orienter, à emporter de l’eau et une trousse de secours...
C'est une démarche dans laquelle je suis pleinement investie actuellement. Elles est partie notamment de ma lecture du livre "Dehors les enfants" dont je vous parlerai dans un prochain article. Et du constat du manque d'activité de mes enfants (3000 pas de moyenne pour mon aîné après une journée d'école et le stress qui va avec). Et je peux vous dire que cela marche! J'ai acheté des livres sur la faune et la flore de nos régions. Nous allons chaque semaine au moins une fois faire une ballade de 5-10km. Nous en profitons pour observer. A notre retour, il nous arrive d'aller dans les livres voir ce que c'était quand nous ne savons pas.
Nous avons également commencé à semer pour notre potager. Nous allons tous les jours observer ce qui a poussé, ce qui ne pousse pas. Quand ça ne marche pas, nous cherchons à comprendre.
Alors, ça ne c'est pas fait en un jour, loin de là. J'ai commencé un peu "seule". Mais en étant moi-même impliquée, passionnée, heureuse de le faire... mes enfants accrochent. Et maintenant nous partageons une bonne part de ces moments.
Pour cet article je me suis basé de l'excellent article de la Revue Cerveau et psycho.
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Commentaires
Sophie 19/06/2020 09:39 (Il y a 4 années)
Merci pour ce superbe article.
Je suis impressionnée des chiffres concernant le risque de contracter une maladie mentale...
Je pense que rien que cette information devrait pousser tous les parents à mettre leur petits bouts de chou en contact avec la nature ????
Malheureusement les enfants ont tendance à passer beaucoup trop de temps devant les écrans de nos jours.
Lorsque j’étais à l’école de puéricultrice, j’ai réalisé un mémoire sur les écrans et les enfants de 6 ans. Il nous ai ressorti des choses incroyables. Notamment sur le contenu regardé...
Merci pour cet article, qui je pense devrait sensibiliser un maximum de parents.
Maëliss Layeux 19/06/2020 09:47 (Il y a 4 années)
Bonjour Sophie!
Merci pour ton retour! J'ai été moi-même impressionnée par ce chiffre et c'est pourquoi je l'ai cité... La question des écrans est aussi un sujet qui me passionne. N'hésites pas à aller lire mon article sur la question: https://www.maeliss.com/blog/parentalite-positive-limpact-des-ecrans-sur-les-enfants/
Je pense que pas mal de parents manquent de connaissance sur l'impact et/ manque d'alternatives aux écrans. Par exemple, durant le confinement, pas mal de parents me partageaient leur désarroi: comment faire quand on doit télétravailler et s'occuper des enfants alors qu'ils ne peuvent pas sortir, n'ont pas forcément accès à un jardin... Les écrans peuvent alors sembler être une "solution".
Bien entendu, la question dépasse très très largement la questions du confinement...
Bref, informer, outiller, accompagner... :)
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