Parentalité positive : l'impact des écrans sur les enfants

Les écrans sont omniprésents dans notre société. La plupart des parents utilisent un smartphone au quotidien. Dans cette époque toujours plus connectée, quel est l'impact des écrans sur nos enfants et du coup, quelle place donner aux écrans pour les enfants ?

J’avais envie depuis très longtemps de vous écrire un article sur ce sujet. La parentalité positive s'ancre dans les neurosciences. Que disent-elles sur l'usage et l'impact des écrans chez l'enfant ? Que peut-on en conclure en tant que parent ? Pour ce faire, je vais me baser sur le livre "La fabrique du crétin digital" de Michel Desmurget.

C'est un titre qui peut sembler provocateur. D'ailleurs, c'est un vaste sujet qui peut déchainer les passions. Le livre est en réalité très factuel. Si vous voulez les sources exactes, je vous invite à aller directement dans le livre d'où je tire les citations de cet article.

Pourquoi je me base sur ce livre?

L’auteur est un chercheur en neurosciences. Son livre est rigoureux dans sa critique des sources quelles que soient leurs conclusions (il va même critiquer les études qui vont dans son sens). Il démonte avec finesse et rigueur les arguments des études promouvant les écrans, tout en nous donnant de quoi faire le travail de critique par nous-même. Toutes ses sources sont citées, et ça, c'est vraiment rare. Un vrai bonheur pour l’historienne que je suis. 

Les critiques sont vives mais chaque fois documentées et argumentées sur les auteurs les plus médiatisés parlant des écrans. Et puis, l’humour de l’auteur rend ce livre particulièrement agréable. Moi, j’adore!!!

Alors en cette période de confinement, bon nombre de parents sont tentés d’utiliser les écrans pour avoir du temps pour soi, travailler, faire le ménage... que peut-on se dire?

Tout d’abord, j’aimerais vous inviter à de la bienveillance envers vous-même. Si vous mettez “doudou-écran” devant vos enfants. A la lecture de cet article, certains pourraient ressentir de la culpabilité. Je vous invite alors à lire mon article sur le sujet. :)

Souvent, j'entends des arguments niant les effets des écrans. "Oui mais mon enfant n'est pas obèse". "Mon enfant est très intelligent". Ce n'est pas parce que votre enfant ne semble pas affecté par l'un ou l'autre effet des écrans que ceux-ci n'existent pas! Ils sont même en réalité bien documentés. Ne cédez pas à cet abus de logique et gardons à l'esprit que l'on ne peut pas généraliser des cas individuels. A nouveau, le livre détaille bien ces biais que nous pouvons avoir et je vous invite à vous plonger dedans si vous désirez aller plus loin. Je vais me concentrer sur les conclusions que l'on peut faire (c'est déjà bien dense comme ça! )

L'effet des écrans sur nos enfants

Les effets des écrans sur nos enfants sont très nombreux.

Ils vont impacter les 3 piliers les plus importants du développement de l'enfant qui sont:

  • Les interactions avec d'autres humains (et spécialement les parents),
  • L'attention (qui est saccagée),
  • Le language.

Ensuite, il y a de nombreux autres impacts réellement intriqués. En voici quelques-uns:

  • La sédentarité
  • L'augmentation de l'exposition à un contenu à risque: normes sociétales (pouvant mener au harcèlement, l'anorexie, la boulimie,...), tabagisme, alcoolisme, violence, pornographie...
  • Le sommeil qui a un impact sur un nombre extrêmement important de variables:
    • Les aspects cognitifs: mémorisation, attention, maturation cérébrale, créativité,...
    • Les émotions: désordre émotionnel, hyperactivité, agressivité,...
    • La santé: obésité, diabète de type 2, problèmes cardiaques,...
  • Le langage
  • La coordination motrice
  • Les prérequis mathématiques
  • Les habitudes sociales
  • La gestion émotionnelle

En même temps, il reste difficile de mesurer clairement les impacts, indéniables, des écrans. Voici pourquoi:

  • Les domaines impactés sont très nombreux. 
    • cognitif
    • émotionnel
    • social
    • sanitaire
  • Les mécanismes d'actions des effets de l'écran 
    • Ne sont pas souvent directs
    • Les effets sont en cascades
    • Il y a des délais dans certains effets

Pour expliquer ces effets, l'auteur se centre sur les impacts sur les performances scolaires. Suivons le...

effets ecrans

Les effets des écrans me donnent l'effet d'une toile d'araignée où le cerveau des enfants (et le nôtre) serait une mouche...

Les effets directs

Le sommeil est directement impacté. Quand la qualité de sommeil est altérée, différents domaines sont directement impactés dont: 

  • La mémoire
  • Les facultés d'apprentissage 
  • Le fonctionnement intellectuel

Et bien entendu, tout ça a un impact sur les performances scolaires. 

Les effets indirects

Quand le sommeil est altéré, le système immunitaire est moins bon. De ce fait, les enfants sont plus souvent malades, et donc moins présents à l'école. Ce qui augmente les difficultés scolaires.

Les effets à retardements

Si le sommeil est altéré, la maturation cérébrale est impactée. A long terme, cela restreint le potentiel de l'enfant.

Les effets en cascades

Le manque de sommeil a un impact majeur sur l'obésité. Celle-ci impacte la sociabilisation avec les autres enfants (pouvant mener à du harcèlement, des absences scolaires,...) et les professeurs cotent de manière plus sévère les enfants obèses. Et donc, tout cela aura un impact sur la scolarité de l'enfant.

Les effets multiples

L'impact des écrans sur la scolarité n'est pas uniquement dû à la question du sommeil. Ils ont aussi un effet sur le temps que l'on consacre aux devoirs, aux autres apprentissages.

Les écrans ont aussi un impact négatif sur les capacités d'attention, et diminuent les compétences langagières... Ces deux éléments sont essentiels dans la question de la scolarité.

Les effets mesurés dépassent la question des écrans

Bien entendu, les difficultés scolaires ne sont pas que dues aux écrans. C'est multi factoriel.

La question de l'impact du numérique est donc loin d'être triviale. Mais restons un instant sur la thématique, brièvement évoquée, du vieillissement cérébral. (...) En effet, elle permet d'illustrer assez clairement le problème des "facteurs masqués", agissant en sous-main, à l'insu des savoirs établis. Chez l'adulte, une étude a montré que le risque de développer la maladie d'Alzheimer augmentait de 30% pour chaque heure quotidienne supplémentaire de télévision. Assurément, ce résultat ne signifie pas que la télé "inocule" au patient la maladie d'Alzheimer. Il indique simplement l'existence d'un levier "caché", à la fois prédictif du développement de la maladie et soumis à l'action du petit écran.  
- M. Desmurget, La Fabrique du Crétin Digital, p. 183

En résumé, trois points essentiels sont ici à retenir. Premièrement, ce n'est pas parce qu’une observation s'avère contre-intuitive et/ou difficile à appréhender qu'elle doit être rejetée: certains leviers opèrent bien au-delà des évidences immédiates. Deuxièmement, dire que les écrans ont un impact donné ne veut pas dire qu'ils sont seuls à agir ou même que leur action s’avère la plus massive: les caricatures délusoires du genre “A entendre l'auteur, les écrans seraient responsables de tous les maux, etc.”  sont aussi grotesques que déloyales. Troisièmement enfin, l'impact des usages numériques sur les nouvelles générations ne peut apparaître qu'à la lumière d'une vision intégrative et panoramique; peu importe les éventuelles aspérités ou contre-exemple ponctuel, ce qui compte à l’arrivée, c'est le bilan global. 
- M. Desmurget, La Fabrique du Crétin Digital, p. 184

Trop d’écrans?

Combien de temps nos enfants passent devant les écrans?

Il est difficile de faire des mesures sur ce sujet. En effet, les études qui ont été faites sur le temps moyen d'écran se font toujours sur base de sondages, il y a donc évidemment des biais dans ce type de technique. Nous avons souvent tendance à minimiser l'usage des écrans et on ne prend pas (ou pas assez) en compte le temps d'écran cumulé. Par exemple, vous êtes en train de regarder la télé en regardant votre smartphone.

enfants sans ecrans

Il faut bien garder à l'esprit que le temps consacré aux écrans va forcément prendre du temps sur d'autres activités qui sont plus favorables au développement de l'enfant. Du coup...

A partir de combien de temps peut-on estimer que la consommation est trop importante?

Plus tôt un enfant est confronté aux écrans:

  • plus cet usage sera important plus tard
  • plus les expériences et les apprentissages manqués vont être très difficile à rattraper 

Cet impact sera notamment sur:

  • le langage
  • la coordination motrice
  • les prérequis mathématiques
  • les habitudes sociales
  • la gestion émotionnelle

graphes temps decran

De 0 à 1 an

La consommation moyenne est de 50 minutes par jour (!). Cela représente 10 % de la durée d'éveil de l'enfant et 15 % de son temps libre.  Sur 24 mois cela représente 600 heures, soit les trois quarts d'une année de maternelle.

Seuls 50 % des parents de ces enfants disent être présents pendant le temps d'écran ou la plupart du temps.  Et pendant ce temps, il y a très peu ou pas d'interaction avec l'enfant

Plus d'un tiers des moins de 1 an passent 1h30 par jour devant les écrans. Les enfants des milieux moins favorisés passent en moyenne 1h30 à 3h30 devant les écrans.

bebe et ecrans

Non, ce n'est pas une bonne idée,...

L'objectif des parents qui mettent les tout petits devant les écrans est de tenir les enfants tranquilles :

  • dans un lieu public
  • pendant les courses
  • pour pouvoir effectuer les tâches ménagères

De 2 à 8 ans

La moyenne est de 2h45 par jour. Cela représente 25 % du temps d'éveil ou 1000 heures par an

Entre 2 et 8 ans, cela représente une année scolaire complète où le temps de travail personnel est nécessaire pour devenir un bon violoniste. Plus le milieu socioculturel est privilégié et plus le temps d'écran va être pénalisant.

30 % des parents des enfants de 2 à 5 ans se disent présents toujours ou presque toujours, contre 25 % pour les 6 à 8 ans.

 La préadolescence, de 8 à 12 ans

La moyenne est de 4h40 par jour (pour les milieux défavorisés, c'est 2h en plus). Cela représente 1700 heures par an, soit 4 années scolaire ou un an d'emploi salarié à temps plein.

“Il existe une corrélation négative entre le bien-être socio-émotionnel et le temps consacré aux écrans". Autrement dit, les préados et ados qui passent le moins de temps dans le monde merveilleux du divertissement sont aussi ceux qui se portent le mieux.
- M. Desmurget, La Fabrique du Crétin Digital, p. 197

L'adolescence 13 à 18 ans

La moyenne est de 6h40 par jour soit 40 % du temps de veille soit 2400 h par an soit 2 années et demi scolaire. *Gloups*

ados et ecrans

Les écrans jusqu’à l’addiction

Les personnes présentant une addiction aux écrans représentent 3 à 10% des usagers. Cela peut représenter une petite partie mais au final, pour la France, cela représente 400 000 des 14-24 ans. Effrayant!

Et attention, addict ne signifie pas que la personne est comme une épave skotchée à un écran... cela peut donc être plus insidieux qu'il n'y parait.

De plus, pour ceux qui ne sont pas addicts, il y a quand même un impact négatif.

Bon nombre d’auteurs vont nous “rassurer”, nous renvoyer au “bon sens” de ne pas avoir une consommation excessive. Ah oui? Et c’est quoi une consommation excessive? Bien entendu, cela dépend de l’âge.

Dans les périodes sensibles où les apprentissages sont nombreux, l’impact sera d’autant plus important. Pendant ces phases, si les neurones ne sont pas correctement “nourris” d’expériences enrichissantes (et non, les écrans n’en font pas partie), ces neurones ne peuvent pas apprendre de manière optimale. Et plus les carences vont s’étaler dans le temps, et plus l’impact sera important. Je vous invite à repenser aux chiffres que j'ai cité plus haut.

Les écrans volent du temps pour les fondations des apprentissages et déstructurent les apprentissages fondamentaux, notamment ceux pour l’attention.

Que recommander alors?

Au vu des impacts non discutables (la littérature scientifique est très claire sur le sujet) des écrans sur les enfants. Les recommandations seraient donc les suivantes:

Pas d'écran avant au moins 6 ans

Et oui, ça peut sembler être fort surtout que les recommandations que l'on entend souvent sont: "pas avant 3 ans".  Mr Desmurget parle et démonte justement cette recommandation et là je vous invite à lire le livre si cette question vous intéresse. Elle est abordée de manière détaillée.

Entre 0 et 6 ans, c'est la plus grande phase de transformation au niveau du développement que connaît l'humain sur toute sa vie. L'impact du temps d'écrans durant cette période est donc considérable.

On peut déjà remarquer un impact négatif avec une consommation de 10 à 30 minutes de moyenne par jour.  Alors que la moyenne, souvenez-vous, est déjà de 50 minutes pour les enfants de 0 à 1 an. L'impact significatif va se voir:

  • D'un point de vue sanitaire. Par exemple avec l'obésité.
  • D'un point de vue intellectuel. Par exemple dans le développement du langage.
A côté de cela, il n'y a aucun impact négatif à priver son enfant d'écran. 

Que dit l'OMS

Pour elle,

"Le temps consacré à des activités sédentaires de qualité sans écran fondées sur l'interactivité avec un  aidant - lecture, chant, histoire racontée, ou jeux éducatifs par exemple - est capital pour le développement de l'enfant”. Dès lors, “ il n'est pas recommandé de placer un enfant d'un an devant un écran”. Ensuite, jusqu'à 5 ans "1h devant l'écran doit être un maximum; moins c'est mieux”. Autrement dit, pour toute la prime enfance, l'idéal c’est zéro."
- M. Desmurget, La Fabrique du Crétin Digital, p. 209 

Conclusion d'un membre du groupe d'experts de l'Académie américaine de pédiatrie: "Quand on n'a pas de preuve que c'est bon et qu'il y a quelque raison que ce soit de croire que c'est mauvais, pourquoi le faire?"
- M. Desmurget, La Fabrique du Crétin Digital, p.210

Après 6 ans

La recommandation: moins d'une heure par jour. En effet, il y a un nombre important de problèmes que l'on peut constater dès la première heure par jour de consommation d'écran. Cet impact se porte sur:

  • Les relations intra-familiales, 
  • La réussite scolaire
  • La concentration, 
  • L'obésité
  • Le sommeil
  • Le développement du système cardio-vasculaire
  • L'espérance de vie

Il est important de signaler qu'il est impossible de déterminer le seuil à partir de quand arrive vraiment la consommation problématique. Est-ce à partir de 3O minutes ou est-ce que c'est après 45 minutes? Au-delà de 6 ans, en dessous de 30-60 minutes, on peut donc, en dernière analyse, recommander de maintenir en deçà de 30 à 60 minutes l'exposition quotidienne aux écrans récréatifs.

Cela peut se faire sur une semaine et pas tous les jours. L'auteur prend par exemple l'idée d'un enfant qui, les jours d'école, n'a pas d'écran. Il y aurait droit pendant 90 minutes le mercredi et le samedi. Cet enfant resterait dans une moyenne acceptable pour son âge.  Il faut rajouter à cela l'importance d'un contenu adapté à son âge, dans des heures acceptables. Un jeu ou un film violent, même moins de 90 minutes, c'est nocif. Un film familial à des heures où l'enfant a besoin de dormir, c'est nocif aussi.

Le contenu

Le degré de nocivité d'un contenu non adapté aux enfants est important et cette nocivité va augmenter avec la durée d'exposition à ce contenu. 

Que faire pour protéger nos enfants des écrans

Vous avez été vaillant d'arriver jusqu'ici (ou pas, vous avez peut-être juste scrollé). Que retenir, quel message communiquer à nos proches, notre conjoint ? A grand-maman qui absolument montrer un dessin animé, parce que, quand même, vous ne vous en portez pas plus mal d'avoir regardé Dragon Ball.

Voici les recommandations à retenir:

  • Pas d'écrans aux enfants de moins de 6 ans,
  • Après 6 ans, limiter à 30-45 minutes quotidienne ou 3h30 hebdomadaire,
  • Veillez à ce que le contenu soit adapté,
  • Veillez à ce que ce soit durant des heures adaptées à l'âge et l'état de fatigue de l'enfant,
  • Retarder au maximum la possession d'écran personnel,
  • Les habitudes familiales:
    • Plus le temps d'écran partagé en famille est important et plus le temps individuel va l'être,
    • Les enfants imitent le comportement des adultes
    • Au moins il y a d'écrans dans la maison, au moins il y a du temps passé devant, 
    • Les adultes qui consomment beaucoup d'écrans ont une vision plus positive de l'impact des écrans sur le développement des enfants. S'informer est donc fondamental, avoir une vision de notre propre consommation est également utile.
  • Réorienter l'enfant dans ses activités et lui proposer des activités plaisantes autres que les écrans. 
  • Expliquer les règles: 
    • L'impact sur le cerveau,
      • l'intelligence
      • La concentration
      • Les résultats scolaires,
      • L'impact sur le sommeil
    • La diminution du temps pour les activités plus intéressantes comme
    • Lire
    • Jouer de la musique
    • Faire du sport
    • Parler avec d'autres personnes 

Ces mesures marchent beaucoup mieux si, nous aussi, notre temps récréatif est limité. Si nous avons du mal à limiter notre temps d'écran récréatif, nous pouvons informer les enfants que l'impact sur notre cerveau qui est mature est moins important, mais nous pouvons aussi entamer une réflexion sur cet usage.

Il est toujours très important d'avoir en tête que les inaptitudes numériques se compensent très vite et facilement alors que l'inverse n'est pas vrai.

Tout nous montre que les écrans sont négatifs pour nos enfants. Comment se fait-il qu'à l'heure actuelle il y a encore une telle pression à vouloir "mettre" nos enfants devant des écrans? Que ce soit à l'école (où l'on pousse toujours plus à l'éducation "au numérique" avec tablette, écrans interactifs...) ou à la maison, avec des contenus toujours plus ciblés (Youtube Kids ça vous dit quelque chose ?). Un des patrons de TF1 expliquait à son époque que son métier c'est de vendre du "temps de cerveau" aux annonceurs. Nos enfants sont ici la marchandise qui est vendue. En sachant que plus tôt ils sont mis devant un écran, plus ils seront de gros consommateurs plus tard.

Mon but dans cet article n'est pas de culpabiliser les parents qui laissent leurs enfants devant des écrans. Je veux simplement informer les parents, pour qu'ils puissent faire des choix de manière responsable. Cette information ne circule pas assez alors, je vous serais reconnaissante de m'aider à la partager.

enfants sans ecrans 2

Livres dont je parle dans cet article

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