« Les colères de Simon » d’Ian De Haes
Ce week-end a été haut en couleur pour moi ! J’étais deux jours au salon babyboom de Bruxelles. J’ai rencontré là bas des personnes fantastiques (tant doulas que (futur) parents…) et certaines ont même décidées de commencer un suivi avec moi : Youhou ! (Si vous passez par ici : plein de bisous !!!).
Mais bon, revenons au sujet de ce billet. Lors du salon, j’ai acheté 3 livres pour enfant au stand Print Art. C’est un super concept : prendre les dessins favoris des livres pour enfants préférés de votre petit loup (ou de vous pourquoi pas ;) ) et les imprimer sur un support permettant un affichage à la maison. J’adore le concept car je trouve que les livres pour enfants regorgent de dessins fantastiques. Il vendait donc également des livres de la collection "Alice Jeunesse". Je vais vous parler celui-ci: "Les colères de Simon".
L’histoire
Simon se met en colère pour différents motifs. A chaque fois sa colère se personnifie dans un animal qui « agresse » son entourage.
La première fois, il dessine sur le mur et les meubles. Par après, il perd à un jeu. Ensuite sa maman lui refuse une glace, puis il refuse de boire toute sa soupe et la dernière… il se mets en colère sans raison. Résultat, il est bien seule, plus personne ne veut rester auprès de lui : même ses parents ! Jouer avec ses copains lui manque mais surtout, le câlin de son papa et le bisou de sa maman !
Il comprend que, pour faire partir ses colères, se mettre en colère ne fera que les renforcer. Du coup, il trouve en lui sa technique. Il fait « le calme » en lui, s’apaise… et son dragon se transforme en papillons et tous le monde revient.
Les points positifs, ce qui fait que j’ai craqué pour cette histoire
- Alors, niveau dessin, je trouve ce livre somptueux ! Des couleurs magnifiques et des dessins expressifs ! Je craque complètement sur le dragon et les dessins de la fin où l’enfant se calme et le dragon se transforme en papillon.
- La musicalité du texte me plait beaucoup.
- L’enfant comprend que, s’il se mets en colère sur ses colères… il va uniquement les faire croître et que donc, ce n’est pas la solution !
- L’enfant trouve la solution en lui et par lui même et cela s’apparente à de la méditation, faire le calme au pied d’un arbre.
Ce que je n’aime pas et des idées d'alternatives
Simon se retrouve seul face à ses colères qui sont normales pour son âge et provoque chez lui des tempêtes émotionnelles qu’il ne sait pas encore maîtriser. Ce qui aide un enfant à grandir dans le domaine et à passer à autres choses : l’empathie de personnes bienveillantes comme les parents. Mais l’attitude des parents vis à vis d’elles est franchement discutable. Je vous propose donc ici des alternatives.
Première colère, il dessine sur les murs et les meubles
Au lieu de l'enfermer dans sa chambre, nous pouvons lui expliquer en quoi cela ne nous convient pas et lui proposer une alternative positive : des feuilles accessible facilement à ses petites mains ou pourquoi pas un mur où là il peut dessiner.
Chez nous, nous avons choisi de peindre un mur en « tableau noir ». Nous pouvons dessiner librement à la craie dessus et la redirection est donc facile. Et quand un dessin déborde… hop, nous dirigeons vers l’éponge !
Deuxième colère, Simon perd à un jeux
En même temps : accueillir la frustration de perdre, c’est pas mal quand même ? « Tu étais très en colère de perdre contre tes copains. C’est cela ? Tu vas apprendre quand on est en colère, on ne tape pas, on ne jette pas les jouets, même si on est très en colère. Je te fais confiance, tu vas y arriver." Ben oui, perdre, c'est un apprentissage! Et pour bon nombre d'adulte, il est encore difficile de perdre...
Troisième colère, il se fâche car on a « osé lui dire non »
On dirait qu’une glace lui faisait envie. Pourquoi ne pas accueillir à nouveau, reconnaître son envie ? Nous aussi nous avons parfois envie de quelque chose… sans pour autant « craquer ! » Par exemple : « Oh, oui, moi aussi cela me fais envie la glace. Tu prendrais quoi toi ? Vanille ? Moi ce serait marron glacé,… »
Quatrième colère, on l’oblige à manger tout son potage
Bon ben… Pourquoi l’obliger à manger tout son potage ? Pourquoi ne pas simplement l’inviter à gouter ? Après, s’il n’aime pas, n’as plus faim… inutile de le forcer, non ?
Cinquième colère, c'est sans raisons…
Oui une tempête émotionnelle (?), bien naturelle à cet âge là (mais qui ici qui peut sembler bien légitime vu que les parents n’accueillent pas ses émotions !).
Simon est donc seule fasse à ses tempêtes émotionnelle. Il a besoin d'aide pour apprendre à les gèrer. Et c'est par l'exemple, l'empathie, la bienveillance que nous pouvons y parvenir. Or ici, les parents ne lui font même plus de bisous, ni de câlins et n'osent plus manger et jouer avec lui...
Pour moi, lire cela à un enfant, c’est risquer qu'il prenne cela comme une menace : si comme Simon, tu "fais des colères", tu risques de ne plus avoir les bisous et câlins de papa et maman et on ne jouera plus avec toi !
Or la colère est une émotion naturelle et saine ! Même si en tant que parent, soyons honnète, ce n'est pas toujours évident de l'accueillir, le gérer,... Ici, pour moi, nous avons un bon exemple d'attitude parentale pouvant pousser à l’escalade... heureusement, leur enfant est un super bonhomme et en lui, il trouve les ressources pour se calmer (je prends note pour moi même là ;) )!
Bref, nous sommes encore loin du compte en matière de bienveillance selon moi. Cela dit, je le lis déjà avec plaisir à mon enfant... je transforme les passages qui me posent problèmes (certaines pages sont plus évidentes que d'autres) et plus tard, je les déconstruirai avec lui!
Et vous, vous connaissez des livres bienveillants sur la colère? (Attention, ne me parlé pas de "grosse colère", j'ai une dent contre lui aussi! ;) )
A bientôt!
Maëliss