Ils se chamaillent tout le temps! Conflits dans la fratrie, que faire?
Vous êtes dans votre salon, ou en train de télétravailler (corona oblige… ) et là vous entendez le Xème conflit entre vos enfants…
Ce type de situation peut avoir le don de nous énerver.
Mais que faire?
La première chose est, comme toujours (si vous me lisez régulièrement, vous savez de quoi je vais vous parler), de prendre soin de vous et de votre stress.
Quand nous sommes parents, que nous avons plusieurs enfants, notre envie c’est qu’ils s’aiment, qu’ils nouent une relation profonde et à vie. Aaaaah, le tableau idyllique. Et ce n’est pas impossible!
Nos enfants peuvent avoir une super riche relation, faites majoritairement de bons moments. Il n’empêche, les conflits font partie de la vie. Et quand il y a conflit, surtout quand il y a, selon nous, trop de conflit. Nous avons l’impression que c’est impossible, que cela n’arrivera jamais.
Pourtant, ce n’est pas par manque d’amour l’un pour l’autre que les enfants se disputent. Être frère et soeur ne garantit pas qu’ils vont avoir des atomes crochu. Mais ce n’est pas parce qu’ils ont des conflits qu’ils ne s’apprécient pas.
Cependant, savoir cela ne va pas nous aider sur le moment. Et il existe des moyens pour réduire les combats entre les enfants. Voyons cela.
Première étape: le bilan
Dans un premier temps, faites un bilan
- Quand est-ce qu’ils se disputent? Quel moment dans la journée?
- Où est-ce que le parent, les parents, se trouvent?
- Quel est le sujet de la dispute? Régulièrement le même? Par exemple: le partage d’un jeu, le petit qui va dans les affaires du grand, l’un qui “colle” l’autre, l’un qui ne fait pas ce que l’autre veut,...
- Est-ce qu’il y a une sorte de schéma récurrent? Si oui, vous pouvez chercher la (ou les!) cause(s) de ce conflit. N’hésitez pas à prendre des notes sur le moment, le lieu où vous vous trouviez à ce moment, les évènements avant et après,...
Voyons quelques pistes que cela peut vous donner
- Cela peut être une question d’alimentation: Est-ce que cela arrive juste avant le repas? Ils ont simplement faim ou soif. Est-ce qu’ils ont eu du sucre ou un aliment avec des additifs?
- Ont-ils regarder des écrans? Cela peut également amener une situation de stress.
- Si vous n’étiez pas présent, ils peuvent être en “manque” de leur figure d’attachement (oui, même si vous venez de quitter la pièce).
- Un souci dans leur coeur? Des conflits dans la famille, des difficultés à l’école, un décès,... Tout cela peut amener des soucis dans leur coeur… et donc du stress.
- De la fatigue, un besoin de contact, le stress de la journée,... D'autres pistes sont à explorer!
Et s'ils manquaient d'outils?
Si leur conflit est souvent lié au partage d’objets, pourquoi ne pas regarder comment les accompagner dans le partage? Et en même temps ne perdons pas de vue qu'ils ne sont pas forcément obligés de tout partager! Ont-ils un endroit où mettre les objets qu'ils ne veulent pas partager, ceux qu'ils veulent bien mais avec des conditions et ceux qu'ils veulent bien prêter?
Si l’un des enfants va dans les affaires de l’autre, est-ce que leur “territoire” est assez clair? Est-ce que l’enfant est en mesure de comprendre? Est-ce que les enfants ont passé assez de temps ensemble?
L'idée ici est d'identifier les «points chauds» entre vos enfants et de créer un plan pour éviter que le problème ne provoque continuellement des disputes. Chercher les causes sous-jacentes pour les accompagner/supprimer et outiller nos enfants.
Apprendre à écouter
Vous vous êtes déjà surpris(e) à dire "Mais écoute ton frère!" Ou bien "Mais tu ne vois pas que ta soeur n'est pas d'accord?" Ça vous dit quelque chose? Ah moi oui en tout cas!
Nous aimerions que nos enfants s'écoutent l'un l'autre. Qu'ils soient empathiques,... Génial, cela s'apprend! Et la première étape, c'est de voir quelqu'un le faire. Donc, la première étape va être de nous même écouter nos deux enfants. L’un après l’autre et en les invitant à rester sur leur ressenti. Donc on est vigilant sur les jugements et les accusations qui ne feront que relancer le conflit.
Nous les accompagnons à mettre des mots sur leurs émotions. Et nous accompagnons l’autre enfant à être sensible au ressenti de son frère ou sa soeur.
En les accompagnant, nous pouvons leur permettre de modéliser une autre manière de gérer les conflits.
Choisir ses batailles
Alors, l’étape au-dessus me semble très importante… mais elle n’est pas évidente! Alors, évitons de la mettre en place pour tous les conflits!
Éventuellement, par le jeu, l’humour, le détournement ludique, nous pouvons déjà désamorcer pas mal de petites choses.
Par exemple, Lawrence Cohen explique que lorsqu’il voit un plus grand attaquer un plus petit, il s’arrête, les pieds plantés dans le sol et les bras sur les hanches et lance “Et! Attaque-toi à un plus fort si tu oses!” et dès que l’un des enfants tourne la tête vers lui, il court dans le sens inverse comme si il avait très peur! Course poursuite, rire,... bref, du lien et du jeu permettant de réguler le stress, je vous le recommande!
Décrire quand cela se passe bien
Ils se chamaillent à chaque fois qu’il faut partager une part de gâteau et là, miracle, ils le partagent sans souci. Je vous invite à décrire (attention aux jugements et étiquettes!). Par exemple: “Je vois, Théo, que tu as coupé le gâteau en deux et que tu as donné un morceau à ton frère. Et cela le fait sourire ! "
“C’est toujours lui qui commence!”
Parfois, nous pouvons être tenté de penser "que notre grand “devrait” savoir se contenir", "que notre “petit” a dû encore enquiquiner son pauvre grand frère",...
Les deux enfants ont leurs raisons. Ce sont deux points de vue que je vous invite à écouter avec ouverture.
Nous ne savons pas le contexte, nous ne savons pas “qui a commencé”. Ou en tout cas, ne partons pas du principe que nous le savons… et est-ce vraiment important?
Par contre, nous pouvons leur apprendre à gérer leurs conflits. A s’écouter mutuellement. Et ça, ce sera utile pour toute leur vie.
Du temps ensemble…
Bien souvent, dans notre quotidien, nous courrons. Et même en confinement. Nous devons répondre aux besoins de nos enfants, avancer dans les tâches ménagères, télétravailler… Vouloir que nos enfants se sentent dans une famille unie qui ne passerait pas de temps en commun... hum, voilà qui est contradictoire!
Prendre du temps régulièrement en famille nous permet de créer du lien. Une balade dans la nature, préparer ensemble des pizzas, des massages en commun, la lecture d’histoires ensembles,...
… Et du temps privilégié
Et oui, nous avons besoin de nous connaître et aussi de souffler. Pourquoi pas, régulièrement, programmer des activités avec l’un puis avec l’autre enfant seul? Cela lui permet de se sentir privilégié, d’avoir sa place. Et cela peut faciliter par après le lien avec son frère, sa soeur. Et pour ce faire vous pouvez aussi user (et abuser) de l'outil du "temps dédié" dont je vous parlais dans un autre article.
Bon, je pourrais parler de ce sujet bien plus longtemps. Il y a encore matière à tant de choses! Mettez-moi en commentaire les questions que vous voulez vraiment que j'aborde dans un prochain article sur la fratrie!
Vos enfants se disputent? Vous avez envie de savoir quand intervenir et surtout comment?
Je vous ai préparé une vidéo sur ma chaîne YouTube sur ce sujet.
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Commentaires
Antoine 01/04/2020 09:26 (Il y a 5 années)
Merci pour cet article plein de bons conseils !
J'aime beaucoup :)
Maëliss Layeux 02/04/2020 14:28 (Il y a 5 années)
Merci!!! :)
Charlotte - Enfance Joyeuse 25/03/2020 09:09 (Il y a 5 années)
Je pense que ton article va aider bien des parents dans cette situation de confinement ! merci pour ces conseils !
Maëliss Layeux 02/04/2020 14:29 (Il y a 5 années)
Merci beaucoup!!! :)
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